Pourquoi je n’inviterai pas de “Mbenguiste” à mon mariage

Le mois de décembre est un mois riche en évènements heureux (je n’ai pas dit heureux événements, quoi que…). On le sait, en attendant la venue de l’enfant Jésus, les adultes profitent pour organiser chaque weekend des fêtes qu’ils n’ont pas pu/voulu organiser pendant les 330 jours précédents dans l’année… Alors tout le monde se focalise sur décembre ( prononcez daixambre svp, selon les usages en vigueur dans mon quartier “Camaroes”… ou Crevettes ), on organise son spectacle qui ne sera pas spectaculaire, sa foire qui sera foireuse, ou alors, à titre individuel, on organise son mariage avec des invités venant de loiiiiiin. Ces invités dont l’importance est proportionnelle à la distance qu’ils ont parcouru se font appeler “mbenguistes”, et leur présence relève souvent “le niveau” de nos mariages au pays. Il me semble que j’ai assisté à l’un d’eux. Voici l’histoire.

Par une douce journée marquée par un “Soleil de Décembre” cher à la soeur chanteuse d’un chanteur local appelé Papillon , je me suis rendu à ce mariage, celui d’une très jolie jeune femme avec mon cousin que je n’ai pas vu plus de trois fois dans ma vie, si ce n’est à des mariages et aux enterrements dans notre famille … J’ai donc mis mon seul et unique costume, celui-là, vous le connaissez, que je mets aux mariages, ou aux enterrements, et je suis arrivé à la salle de célébration du mariage à la mairie. Engoncé dans mon costume dont les epaules étaient colorées des pellicules envolées de mon cuir chevelu, je transpirais à grosses gouttes. Quelqu’un avait dû oublier de réparer la climatisation qui, à bien y regarder de près, n’avait jamais été installée dans cette salle. Le mariage rend philosophe, dit-on souvent. J’ai décidé de philosopher sur l’invention d’un costume autorefrigerant qui serait adapté à nos températures tropicales. En même temps, cela devrait coûter très cher. Et vu que javais déjà eu du mal à payer celui ci d’occasion* (*en langue crevettiere du camaroes, on dit …d’Akrika) à 10 000 Fcfa (15€). Pas grave. On allait supporter.

Prenant la parole, le maire, après avoir donné injonction à mon cousin de ne jamais oublier de bien faire l’amour à sa future femme, et à elle de ne jamais lui manquer de respect en public ( ce qui supposait qu’elle pouvait s’en donner à cœur joie en privé ) se lança dans une série de questions du genre « Questions Pour Un Champion » auxquelles les époux devaient répondre par un « wouihh » rauque pour mon cousin, ou alors par un « ouiiiiii » miaulant pour sa femme…avec à chaque réponse, des applaudissements et des youyous victorieux à vous en crever les tympans. Sous des vivas de la population en liesse, et des “pipiipiiip… parlez encore!” ( sensés faire un pied de nez à tous les jaloux qui avait prophétisé que ce mariage n’aurait jamais lieu ) nous sommes donc sortis de la salle, et des gens ont gaspillé des kilos de riz parfumé en le balançant sur le couple heureux qui prenait la direction d’un parc tout près pour des photos souvenir. Ma tête a pensé : “On pensera à la faim dans le monde avec la fin du riz parfumé sur les tables lors de la fin du monde.”

Après les photos et comme de coutume à Crevettes City, à l’aveugle, la mariée a balancé son bouquet de fleurs vers les demoiselles d’honneur, et l’une d’elles l’ayant victorieusement attrapé m’a regardé. Moi aussi je l’ai regardé. Elle était top et belle. Elle m’a souri. J’ai vu qu’elle était pas top et pas belle. Deux incisives manquaient à l’appel de ses mâchoires. Bon passons…

Après cette séquence, nous nous déportons vers la salle des fêtes… Un peu spéciale, vu qu’elle était dotée d’une acoustique assez.. difficile…cile…cile…cile pour la sono…sono…sono, et le disk jockey DJ était en panique…nique..nique. Heureusement que ce problème d’écho s’est arrangé par la suite. Sinon on aurait été vaincu…cu…cu… , un peu comme à propos de l’ éclairage, où javais constaté que de façon intempestive, quelqu’un rallumait toutes les ampoules blanches et les 12 néons de la salle pendant que vous dansiez un slow collé-collé sous lumière tamisée avec un voisine.

En réalité, le “pollueur” lumineux était un « gars de la diaspora », plutôt haut en couleur, avec un costume bleu électrique, un noeud papillon (encore ce chanteur pfff) sur une chemise blanche et un pantalon vert citron . Tellement il roulait des mécaniques qu’on ne pouvait que le remarquer … Et j’ai remarqué qu’il était déjà un peu saoul et que c’est lui qui s’appuyait sur le mur à un endroit où il n’aurait jamais dû, sur les interrupteurs. Au fait, j’ai failli oublier. Quand je dis que vous “dansiez un slow”, c’est en fait un euphémisme. J’aurais dû dire que « Vous vous heurtiez/frottiez/appuyiez avec vigueur votre bassin sur celui de la voisine » ( tellement certains danseurs sont… violents. J’ai eu peur d’écrire violeurs ). On s’égare…

Nous étions donc dans cette salle avec des tables sur lesquelles les mariés avaient pris la délicate attention de faire figurer les prénoms des invités, chacun étant finalement assis devant son nom comme dans les séminaires/colloques/ateliers de renforcement_de_capacité_manageriale_en_vue_de_la_promotion_de_l’approche_participative_pour_une_emergence_reussie_2035… que nous connaissons très bien dans notre république des crevettes, celle des camaroes. On est donc passé à table et j’ai remarqué … qu’il y’avait un S qui manquait au prénom devant ma place. Ils avaient écrit Jesica. Pas grave. En même temps, c’était pas mon prénom.

A un moment, on a arrêté la musique pour regarder une gentille vidéo que les mariés avaient préparé pour leurs invités. On a attendu 10 min, en silence, concentrés sur un morceau de tissus blanc de 4m carrés, mais… la vidéo ne s’est pas laissé regarder. On a remis la musique. Où ce qui en tenait lieu parce que c’était du DJ Arafat. Wracatouhlougmangoukpakpaktoutpkastouptoups !!!! Et que ça saute.

Bref, tout ce qu’il y avait de bon à ce mariage c’était la bouffe et le vin… J’ai fait du tourisme gastronomique. J’ai mangé du ndolè aux crevettes, les camaroes, j’ai pris des côtelettes de porc, j’ai enchaîné avec du riz cantonais, et je ne me suis pas cantonné à cela. Et comme on m’avait dit qu’« il y a à boire à volonté », et que je ne manquais pas de volonté, j’ai aussi pris du champagne, beaucoup de champagne, mais aussi du vin, beaucoup de vin, de toutes les couleurs, du blanc au rosé en passant par le rouge. Et mon estomac a vu rouge et j’ai ressenti une envie pressante… Je me suis levé pour aller… et je n’en ai pas eu le temps, la jolie fille pas top avec le bouquet de fleurs mais sans ses dents s’est dressée devant moi.

Elle a dit : « Bonfoir ! Tu viens danfer ? »
Ma tête a pensé : « NON ! Ve ne danfe pas avec une fille qui fait rire quand elle rit ».
Moi j’ai dit : « euhhh… je…»…
Elle a dit : « Moi f’est Djeffika »…
J’ai dit : « euh, non. C’est moi Jessica. » Je m’étais souvenu de ma place… Et de mon nom du soir.
Ella dit : « …Quoi ? »
… Pas le temps de lui répondre. Le ndolè aux camaroes avariées s’est invité dans notre converfafion et m’a dit « Cours ! Cours ! »
Je suis donc allé aux toilettes.

Rectifions…

Je me suis donc enfui vers les toilettes, une salle faite de box ouverts en bas et ne cachant que l’essentiel quand vous y êtes, à savoir de vos genoux vers le haut. Pendant que vous vous mettez à l’aise, l’observateur averti apercevra donc vos pieds en passant dans le couloir….. Et Pendant que je me soulageais, j’ai entendu des « ouiii ! ouiii ! ouiiiiii ! » miaulant et familiers, provenant d’un box tout à côté, toujours dans les toilettes des hommes… Donc, avec le sourire, l’air guilleret (mon estomac auparavant irrité par un mélange inopportun étant désormais revenu à une activité normale), et après avoir suivi les variantes les plus improbables des gémissements féminins traduisant un plaisir longtemps contenu … je sors des toilettes. Dans ma tête, je me suis dit : « ahhh ! les mariés, ces cochons ! Ils n’ont pas perdu de temps… »

Et là, patatras, je tombe sur le marié, mon cousin. Tout sourire, il veut lui aussi aller aux toilettes. Donc ce n’est pas lui qui est…. Euh…
Dans ma tête, j’ai pensé : « ahhh ! la mariée, cette cochonne … Elle n’a pas perdu de temps ».

Tandaaaang ! Pause. A bien y réfléchir, lors de mon passage devant le box occupé par nos deux tourtereaux roucoulants et gémissants, je me souviens avoir vu un bout de pantalon parisien vert citron qui dépassait d’en dessous de la robe de mariée blanche de laquelle s’échappaient les « ouiii ! ouiii ! ouiiiiii ! » miaulants et familiers qui répondaient pourtant à Questions Pour un Champion cet après-midi même à la mairie. J’ai compris pourquoi depuis 15 minutes, personne n’allumait plus les lumières blanches dans la salle. Même quand je le souhaitais de tout mon coeur alors que se déroulait le spectacle de la chanteuse soeur du chanteur Papillon qui s’était déguisée en fantôme d’Haloween, l’allumeur de lumières blanches n’avait pas agi. Il aurait pourtant aidé.

Donc… Mon cousin s’est planté devant moi, et moi, d’une main dans mon dos, tenant fermement la poignée de la porte des toilettes pour les maintenir closes … au cas où…

Il m’a dit : « ça va ? »
Ma tête a pensé : « Pour moi oui, mais pour toi non ! »
J’ai dit : « Non. »
Il me dit : « Pourquoi ? »
Ma tête a pensé « Désolé, ta femme est une trainée. Ton mariage est HS. »
Ma bouche dit « Désolé, les toilettes sont HS. Il ne faut pas aller y trainer »
Il dit « ah bon ? Mais allons voir si… »

…Et c’est là que… je me suis réveillé.

Ouf ! Au moins Jessica n’existait pas. Parce qu’en vérité, je ne sais même pas danser. Elle aurait ri en me voyant sur la piste de danse. Moi, j’ai tiré une leçon et pris une décision : Je n’inviterai aucun mbenguiste homme à mon mariage. Ils sentent plus bon avec pourtant les mêmes parfums que nous et osent des couleurs de vêtements qui nous… stressent, mais les femmes (les) adorent.

Mais au fait, vous à ma place, vous auriez laissé entrer le marié dans ces toilettes ou pas ?

En mémoire de CRS. Friendship never dies.

8 Mars… A plate couture

Ce qui est bien le 8 Mars dans mon quartier de Camaroes est que toutes les femmes (ou presque) sont en fête alors même qu’il s’agit juste d’une journée internationale, tout ce qu’il y a de plus banal.
Mais parfois, quand le hasard ou la malchance s’en mêle, on peut passer un 8 Mars mémorable.  Voici l’histoire.

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Ekobena venait de prendre sa retraite. Entre ses journées désormais libres, il s’appliquait à lire, écrire et dormir.
Son épouse Anatha (diminutif de Anasthasie) était de celles qui vous disent : “Toi tu es quel genre d’homme qui reste trop à la maison? Il faut un peu traîner dehors avec tes amis non?”
Eh oui… Anatha n’était pas de celles qui sont spécialement jalouses, estimant qu’un homme doit jouir (et le verbe n’est pas faible) de sa liberté.
Anatha était donc partageuse avec son mari, lequel, chaud lapin, enchaînait conquêtes sur conquêtes.  Et il se vantait de ce que son épouse lui était fidèle depuis les vingt cinq années qu’avait duré leur union concrétisée par deux jolies filles.
Un soir, Ebanda, un des amis d’Ekobena en visite chez eux s’était amusé à lui demander si, sachant que lui est homme à femmes, sa femme Anatha n’allait pas un jour aussi le tromper de façon éhontée. Deux minutes plus tard, il était étalé sur le trottoir après un vol plané, face contre terre, respirant le mélange de poussière et d’eau s’écoulant des fosses sceptiques du quartier jamais vidangées.
Oui Ekobena était jaloux.
Comme un pou. Comme un fou.
Ce qui était à lui était à lui. Un point et c’est tout.
Et ses nombreuses maîtresses avaient déjà tâté de ses poings.
Endale par exemple, la jouvencelle qui avait eu le malheur de décrocher un appel telephonique vers 21h puis s’éloigner en disant “je suis seule. C’est le son de la télé…” alors que Ekobena lui rendait visite.
Le téléphone avait fini en miettes.
Endale avait fini à l’hôpital.
Face à des infirmières qui lui disaient: “Ma cherie un homme qui te bat t’aime, hein. Il ne faut plus le provoquer!”
Mais malgré toute sa violence, Ekobena n’avait jamais levé la main sur Anatha. Et il était convaincu qu’il n’aurait jamais besoin de le faire.
Un matin du mois de Mars commençant, Ekobena alla faire les cent pas dans le quartier. Il revint quinze minutes plus tard avec une nouvelle affligeante. Le tailleur du coin, Abdou, un nordiste était mort la nuit précédente. Et enterré immédiatement selon les rites musulmans.

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A l’écoute de la nouvelle, Anatha s’écria
” Akieeee! Abdou est mort? Ekekeleeeeh!!! Sa mort me fait troop maaaaal.”
Ekobena visiblement sous le choc… perdre un voisin aussi brutalement ça vois secoue toujours… voulut consoler sa femme en lui disant que c’est la vie.
Tête basse, l’air grave, il entendit Anatha poursuivre en disant dans un sanglot… “Je va faire comment ehhhh… Abdouu… tu meurs maintenant. .. Chaque 8 Mars, c’est toi qui me couillait le…. heuuu… qui me couhait le…”
Ekobena avait bien entendu. C’est Abdou qui était l’amant de sa femme chaque 8 Mars. Donc la légende qui veut que lors de chaque Journée Internationale de la Femme, celles ci se laissent aller avec le premier venu était vraie… Ainsi depuis des années Anatha le trompait. Et c’est pour cela qu’elle acceptait qu’il collectionne les conquêtes féminines. .. Une traitresse, un grand mère “panthère”… En plus, si ses filles etaient toutes les deux nées en Décembre c’est donc qu’elles furent conçues en Mars… akieee… Ekobena ne fit ni une, ni deux… une pluie de coups de poings dignes Mike Tyson s’abattit sur Anatha qui n’avait rien vu venir. Elle se reveilla à l’hôpital. Sa soeur a son chevet. Cette dernière lui demanda pourquoi Ekobena l’avait battue. Anatha lui dit qu’elle n’en savait rien, qu’ils étaient en pleine conversation à propos du tailleur Abdou mort la veille, celui qui avait l’habitude de coudre leurs tenue du 8 Mars…


Elle n’avait juste pas su conjuguer le verbe coudre.
Abdou lui cousait ses vêtements.
Il ne la “couillait” pas.

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PS: Soulevez les kabas mais n’oubliez pas vos règles de conjugaison.
Bonne Journée internationale de la Femme à toutes.

IL FAUT QUE JE DORME TOT

C’est vrai que j’ai décidé de ne plus écrire dans cet espace à propos de ce qui se passe dans mon quartier. Un quartier dont le nom est Camaroes —–>Les crevettes mais dont l’emblème est le Lion (In)domptable. Comme quoi depuis fort longtemps il ya tromperie sur la marchandise. Alors aujourd’hui je vais éviter de parler des sujets qui fâchent, comme le remaniement (ou réaménagement en langage soutenu de mon quartier) que le chef depuis 33 ans de notre quartier des crevettes a (enfin) opéré sur les  gestionnaires de ses entreprises privées à caractère public.
Non.

Aujourd’hui je vais parler de moi.  Et des mes problèmes. Ceux là même que j’ai  essayé de noyer dans cette bière …

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Encore que.. je ne comprends pas comment je me retrouve dans mon lit… Et cette odeur… Mais que s’est il passé? Oaaahhhh ça me revient.

Il y a deux jours vers 17h30, mon téléphone a sonné.  Au bout du fil, un homme qui me conviait à un entretien d’embauche le lendemain 8h, soit hier matin. Grande nouvelle, joie et allégresse,  célébration et consommation alccolique au bar chez Aladji situé à mon entrée ( au compte d’un futur salaire pas encore perçu), ont accompagné ce coup de fil. Je me souviens avoir dit à Aladji et à tous mes compères qui passent leur journée à jouer au Pari foot que je devais néanmoins me coucher tôt. Nous bûmes  donc ce que nous pûmes et c’est l’esprit un peu embrumé malgré ma resistance  génétiquement éprouvée à l’alcool (je suis bulu, une ethnie qui ne boit plus de vin mais consomme du vingt un,  tant le degré d’alcool dans le vin est faible) que je les ai quittés en leur disant que je devais dormir tôt. Aladji m’a même répondu “inch allah”… j’aurais du me douter que Allah me réservait un tour dont lui seul a le secret.

Rendu à la maison et sur mon lit froid qui n’avait pas vu de présence féminine depuis un bon bout, j’entreprends de m’endormir.
Mais je ne dors pas.
Je me tourne et me retourne dans mon lit.

Mais je ne m’endors pas.

Pour passer le temps, je décide de regarder une serie sur mon ordinateur connecté à mon disque dur externe. Je me tape quatre épisodes de cinquante deux minutes avant de réaliser que c’est une serie pourrie avec des personnages dont les noms sont bizarres: Tandon, Mintoumba, Mamiton… J’appelle mon ami qui m’a refilé cette horreur, il ne décroche pas.  J’appelle l’autre ami qui a osé me le présenter il y a six ans, il décroche, m’écoute et me demande si je suis fou… avant de me raccrocher au nez.

Je décide donc de me regarder un film excitant sur la reproduction humaine. C’est coooool. Et il y a de l’action: D’abord on met le machin dans la main, ensuite la main dans le machin et enfin, main dans la main, les personnages mettent le machin dans le machin… Quel suspense! Seule déception, les dialogues sont pauvres et les femmes connaissent à peine dix mots: “Ooow”…”Ohhh Ouiii”… “Continue”…”Oh mon dieu” … “Plus viite”…”vas y”…. Tout en exclamation alors  que les hommes eux sont muets. Décevant tout ça.

Mais je ne m’endors toujours pas.

Je décide d’aller sur internet, je me connecte sur Facebook. Je parcours mon fil d’actualité rempli de publications de mes amis qui prônent la gentillesse, narguent les “jaloux”, félicitent les gens mal habillés à propos de leurs vêtements que tout le monde sait hyper moches  et rendent tous gloire à Dieu et à sa parole que personne ne respecte. .. et je pense: ” Oh mon dieu! Quels hypocrites…” et je like.

Je lis d’autres publications d’artistes qui en insultent d’autres, ( “Je suis le meilleur du monde mondial, le premier à avoir eu tel award. Toi tu n’es rien, et tu n’as rien!) J’écris un commentaire du genre ¥*#$×+÷  ???
Et je like. 

Je lis aussi quelques publications de vedettes locales qui s’insultent par fans interposés, à l’instar des amis de Nathalie (vous vous souvenez, celle qui vous vend une pipe à 200 millions de Cfa…) défendent leur idole face à ceux de Samuel (celui qui achète une pipe à 200 millions de Cfa et n’est pas content du diamètre du trou un peu trop large à son goût…) je like.

J’écris à mes amis en message instantané, personne ne répond. Je vais sur Twitter.  Je tweete à propos du nouveau job que je commence demain. Personne ne répond.
Je vais sur YouTube et je regarde le clip “Coller la petite” de Franko

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Je suis content de moi, je ne suis que le millionième à le regarder. Pendant que je jubile, il a déjà un million et deux vues. Ça m’attriste, mon record a été effacé en trente secondes, surtout que cette chanson est interdite dans un département de l’Ouest Camaroes. Je m’imagine en train de coller la petite de celui qui l’a interdite…

Et je ne m’endors toujours pas.

Comme je suis connecté à internet, je décide de chercher sur Google des solutions pour lutter contre les insomnies. Sur un site,  la première est de … ne pas aller sur internet. Je décide d’écouter ce conseil, éteindre mon ordinateur et me coucher.

Mais je ne m’endors pas.

Je me couche la tête en bas, puis les bras en croix, puis sur le dos, puis sur le côté. Je ne dors toujours pas. Je compte les carreaux du plafond. Il y en a que 32. Je me demande combien de temps il faut pour devenir un  bon menuisier et faire d’aussi jolis carreaux sur le plafond…

Mais je ne m’endors pas.

Je me couche avec un pied hors de la couette et l’autre dedans pour avoir chaud et froid en même temps… je me couche en diagonale… avec, puis sans l’oreiller. ..puis la main droite qui pend jusqu’au sol…

Mais je ne m’endors pas.

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Je fonce au salon. J’allume la télé.  Sur Tf1 il y a “Chasse Pêche et Histoire Naturelle” qui passe avec des hommes blancs qui imitent des cris d’animaux comme le feraient des pygmées dans nos forêts. Et ils expliquent à la camera ce qu’ils font. Ils sont forts les chasseurs français.  Ils traduisent le parler des animaux mieux que le professeur Foldingue… je zape… Je vais sur Canal 2, et je trouve la rediffusion de Canal Matin de la veille avec un présentateur, un Black qui, muni d’une guitare imite presque Brassens et comble les vides de l’émission en chanson dès qu’un élément cale ou n’est pas prêt en régie. Cette émission sera suivie immédiatement après par l’édition du jour de… la même émission dès 6h 30.  Ahurissant.
Et j’éteins la télé qui marche sur la tête, puis retour dans mon lit.

Je m’endors. Enfin.

Mais dix minutes plus tard, de mon téléphone, mon réveil sonne. Il est six heures. Je l’arrête. Il faut que je dorme encore un peu. Une dizaine de minutes suffira. Je ferme les yeux. Juste dix minutes. 
Dix minutes plus tard, je me réveille et je suis en forme. Ce recruteur va voir ce qu’il va voir.
Je prends ma douche, je met mon costume gris, celui que j’arbore lors de tous les dîners, mariages, enterrements et entretiens d’embauche. Un coup d’oeil à ma montre et il est onze heures.
Il est onze heures… Onze heures? Comment onze heures? Il ne peut pas être onze heures!.
Mon entretien d’embauche est passé depuis trois bonnes heures.  Ohhh Mon dieu!!!
Pas possible !!! Il faut que je rattrape ce retard, je sors en courant, arrive devant chez Aladji qui me fait un sourire, regarde ma montre à laquelle il est 11h15… Ohh Mon dieuu!!!  Je décide d’appeler l’entreprise et amadouer le recruteur. Sa réponse au téléphone est simple: “Monsieur, ne fonctionne pas comme dans le gouvernement ou les réaménagements se font à la tête du client. Bonne journée”.  Fichtre. Je décide de m’asseoir là.  Tout est perdu. Aladji, une bière s’il te plaît!  Celle-ci et les douze suivantes vont permettre de retrouver mon sommeil ce soir. Inch Allah.

P.S: Après ces treize bières, Je me suis réveillé le lendemain à 11h. Dans mon lit. Et dans mon vomi.

(C°) Achille Assako
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30 SECONDES DE TROP

Pour certains, le samedi matin est un de ces jours où on profite de la vie, on fait de la grasse matinée (rien à voir avec votre poids mesdames, je vous rassure), vu qu’on n’a pas la fameuse sonnerie du reveil de 5h45 qui retentit du téléphone, qu’on appuie sur “annuler” et… on continue de dormir jusqu’à 7h30 et on est donc forcément en retard au boulot.. bref, le samedi matin, le temps semble s’écouler au ralenti, tout n’est que calme et volupté.

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Mais cela était vrai jusqu’au week end dernier. Je vous vois déjà vous demander ce qui est (encore) arrivé à votre Assako préféré, le Un des Uns, le sel, l’ inique. De toute façon, ma vie de garçon beti vivant au Camaroes, le quartier pauvre très embêté des Crevettes n’est jamais simple.

Alors samedi matin, après une nuit bien arrosée la veille en compagnie d’amis très chers pour ce que nous appelons “Vendranniversaire”, ce concept créé par mon ami Papy visionnaire de notre immersion alcoolisée en 2035 et consistant à célébrer l’anniversaire de chaque Vendredi autour de quelques bouteilles alcoolisées, je me réveille avec une envie pressante. Un tour au petit coin s’impose. Je m’apprête à faire ma petite affaire lorsque je me rends compte, juste à temps qu’ il n’y a plus de papier toilette. Rapide inspection dans la maison, même les sopalin et kleenex, je n’en ai pas. Et le seul magazine que j’aie jamais acheté, qui n’était même pas encore entièrement lu… non. Il ne ferait pas l’affaire. Non seulement à cause de son prix mais en plus à cause de son papier. Se mettre/frotter/nettoyer le rectum avec du papier glacé, je doute que cela soit hygiénique ou approprié.  Je crois plus que ce papier m’en ferait mettre partzou. Bon… passons.

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Je prends la décision de (re)pousser mon envie de quelques minutes et aller à la supérette du quartier m’acheter du papier. J’aurais pu aller au Super U (je connaissais Super Makia, Superman, Super Glue… l’autre ci qui se limite à la seule lettre U… hum) ou au Spar, celui dont tout le monde est fier et dont on dit qu’il n’est pas mal parce qu’il est mall mais… pas le temps, trop loin.

Et là, alors que je me dirige vers la caisse avec mon paquet de rouleaux de papier, les ennuis commencent.
Je rencontre cette jeune femme. Oh… j’aurais du vous en parler avant. Je l’avais dragué lors d’un Vendranniversaire un mois plus tôt. Invitée par je ne sais plus qui. Tout ce dont je me souviens c’est qu’à la fin de la soirée, personne de mes amis ne la reconnaissait comme étant sa petite amie. Une bombe anatomique… Mon corps me dit “Cours! Détale! Fuis! “… Mon coeur me dit “Reste!”.

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Et elle de m’appeler. .. “Hé Stéphane!”
Je ne m’appelle pas Stéphane mais bon… pas grave. Et puis de toute façon, elle peut m’appeler Dieunedort ou Poulapoula que cela m’est indifférent, tant tout ce qu’elle fait est bon.
Mais d’un coup, je me souviens qu’il est 11 heures et que:
1- Je suis pas lavé
2- Je suis mal habillé
3- J’ai les cacas des yeux dans les coins des yeux
4- J’ai un paquet de rouleaux de PQ en main…
Tandannggg … la Saison 1 de la série à succès “La Mort de Mon Charisme” vient donc de commencer.  C’est pas vrai… Qu’est ce qu’elle fout là? Mais je m’entends lui dire ” Hey, ma jolie, Quelle agréable surprise! Mais qu’est ce que tu fais là. .?”… On a discuté, elle m’a fait une blague, c’était pas du tout drôle.  J’ai rigolé. Mais en rigolant je me suis rendu compte que
5- Je ne m’étais pas brossé les dents, donc j’avais l’ haleine d’un soldat du BIR après deux semaines de combats non stop face aux chèvres de Boko Haram. Episode 2 de la Mort de Charisme … mais comme on dit au mboa, mouillé c’est mouillé.

On a donc parlé de tout et de rien, mais surtout de rien. A un moment, elle s’est mordillée la lèvre.  Hhhmmmm je suis sorti de mon corps et ça m’a donné envie de:
– l’inviter boire un verre à l’Etoile
-l’inviter au restau au Dernier Comptoir Colonial 
– l’inviter regarder un (faux) film d’Alphonse Beni au Cinéma Abbia (fermé)
– L’inviter écouter de la musique au Cabaret Yaoba
– La raccompagner chez elle
– Coucher avec elle après avoir déchiré ses dessous achetés chez Candy Lingerie
– Qu’elle me demande si c’est sérieux entre nous et que je dise ouiiii
– L’allonger sur l’herbe d’un parc à Limbe Semme Beach
– L’emmener manger de la Salade Bitchakala à Tchop et Yamo
– La présenter à ma famille, à mes amis et changer mon statut Facebook de “célibataire” à “en couple avec”
– L’emmener danser Saint John’s Club
– Partir en vacances avec elle aux Gîtes de Kribi
– Emménager avec elle
– La demander en mariage avec la bague achetée Aux Liens d’Or
– L’emmener faire des achats à Paris Aux Folies de Chacha
– Acheter une voiture puis une maison avec elle
– Qu’un soir, elle me dise “je suis enceinte de jumeaux”
– Qu’elle me demande comment on va les appeler…
– Roméo et Julie !!!
– …Pardon?
– Euhhhh c’est comme ça que s’appellent les jumeaux, les deux poissons que j’ai dans mon aquarium.
– Génial, tu as un aquarium et moi j’adore les poissons. Je peux passer les voir un jour?.. Ce soir?
– Ok, d’accord.  Ce serait sympa.

Mamamia !!! Je ne sais pas ce qui m’a pris mais lors de mon retour sur terre, elle a noté mon numéro.  Avec mon vrai nom. Et moi le sien. Alors que mon corps m’envoyait des signaux pressants et que le gargouillis de mon ventre se faisait de moins en moins discret, elle m’a fait une bise… “A ce soir 18h!”…hhhhmmmm et elle est partie en souriant.

Moi je suis parti en courant. Mais comment courir alors qu’on a la grosse commission qui tient à sortir? On dit souvent chez nous que “Le mensonge n’a pas de longues jambes”… Je l’ai expérimenté croyez moi… J’ai marché (par petits pas vu que là, je n’avais pas moyen d’avoir de longues jambes) jusqu’à mon immeuble, serrant tant bien que mal les fesses, n’y laissant sortir que ces gaz annonciateurs du moment de vérité, grimpé les 80 marches jusqu’à ma porte, mais dans la précipitation je me suis trompé de clé et j’ai perdu trente précieuses secondes. Trente secondes de trop…

J’ai du jetter mon caleçon anglais et mon pantalon. Une véritable cacastrophe.  Pas plus grave que celle qui m’attendait le même soir. Acheter un aquarium et y mettre deux poissons vivants. Plus que sept heures. Oui, mais au fait, on vend des aquariums pas chers où dans cette fichue ville?
Mentir est difficile hein. Surtout le week end. Plus que six heures cinquante huit pffff… Aidez moiiiiiiiii !

Ps: Toute ressemblance avec des faits ou personnes ayant existé ne serait que pure coincidence

Achille Assako
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COLLEZ LA PETITE

Parlons musique.

La chanson en vogue dans mon quartier , cette chanson qui fait que les gens mettent de “l’argent à terre” lorsqu’ils vont dans les fêtes que désormais on appelle “Tiyau” (parce que Boum ça fait ringard et Teuf ça fait Je_frime_je_viens_des_beaux_quartiers) est une chanson des plus banales.

Il s’agit d’une chanson de rythme afro-techno-rapo reprise en choeurs et en coeur, encore et encore par les mélomanes même les plus réfractaires au viol auditif que certains chanteurs/braillards de musique dite urbaine comme Dj Arafat leur imposent… et dont le titre est “Colle la petite”.

Actuellement donc dans mon quartier, tout le monde veut coller la petite. Assis au bar (dont le nom évocateur est “Les gens font quoi ici?”)  ou non loin d’une piste de danse au Georges Sein, on déguste cette chanson, accompagnée de cet élément dont moi, bon beti je ne peux me défaire, l’alcool. Mais soyez rassuré que affaire de collage des petites, même dans alcool, il y a parfois ça tourne au vinaigre. De toute façon c’est affaire de goût et de liquide me direz vous.

Me voila donc il y a quelques années, sortant juste de ma puberté, toutes mes hormones encore en place, je vais accompagner mes amis (mes potos pas poteaux) en boîte de nuit. Ces expéditions pourtant nocturnes s’appelaient encore matinée des jeunes, bien que ne se déroulant jamais le matin ni même jusqu’au matin. Et même, quand je dis “accompagner” j’omet de dire que  j’avais du enjamber la clôture de la case familiale, m’étant rendu compte que celle ci n’était pas si infranchissable que ça avec ses (petits) 3m de haut. Bon passons…

Nous sommes donc au Safari Club dans le milieu des années 90, haut lieu de la débauche que ceux qui vivaient Rue des Sept Collines non loin du pont d’Ongola connaissent bien. La soirée se passe bien, l’alcool coule a flot. Les “waka” et autres “panthères” n’existent pas encore. On traite encore les belle de nuits de “bordelles” ou de “borguess” en langage plus soutenu de la Rue Ntaba Longkak.
3h du matin… heure décisive. Le Dj lance une serie afrozouk, lumière blafarde, quasiment éteinte sur la piste.   Je n’ai encore “attaqué” aucune fille, contrairement à mes potos qui rapidement ont fait passer le nombre de personnes à notre table de 4 à 7. Au détour d’un coup d’oeil jeté sur la piste, j’aperçois une frêle silhouette se trémoussant seule, telle une sirène de kribi flottant sur de l’eau, avec un déhanché hésitant mais bien présent, le tout surplombant un joli petit popotin bien emballé dans un pantalon . Mamiwata!!! Je joue mon va tout. Ça c’est le genreu de filleu que….

[Et je prie:
“- Saigneur (de la nuit), cette fille il me la faut. Que faire?
– Réponse du saigneur: Hein, Père!? Tu ne sais pas que le père Noël n’existe pas? Reste là tu dors, ne travaille pas!”
– Ok papa GodE. C’est toi qui donne, toi qui donne et c’est toi qui guide mes pas… ]

Je me mets donc à l’ouvrage et tel Singuila le Rossignol, à elle je vais m’agriper.  Venu dans son dos, je la prend par la taille, suivant ses mouvements, et au bout d’une minute, les améliorant en leur donnant plus d’ampleur. Hhhhhmmmm c’est boooon !!! Pas les histoires de Shouann Alai (Cf Pourquoi je déteste les Panthères et Cindy Lauper) moi, je décide de passer à la vitesse supérieure et la petite se laisse faire. Mieux, elle commence à envoyer ses douces mains vers l’arrière pour caresser ma grosse tête de bulu en rut… Ehhhh ahhhhh… je suis sur mon nuage. Rose est sa couleur. Traduction en langue bantoue: Je yah môh.

Quand le dernier couplet de la chanson (“Fleur des antilles” de Marco Mbella… 13min de long svp) pointe son nez, c’est tellement hot entre cette fille et moi que la bosse (de taureau) dans mon slip (de cabri) devenu trop petit est prête à faire exploser mon pantalon, le même pantalon qui quelques heures plus tôt a résisté à l’escalade à mains nues d’un mur de 3m !

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Alors n’en pouvant plus, je retourne la silhouette pour qu’ enfin nous nous fassions face. Musique finissant, la lumière revient et là, je remarque que la silhouette ressemble beaucoup à un jeune homme, un Y’OR, avec dread locks  sur tête, boucle dans narine, t-shirt moulant sur torse et pantalon collant slim en bas.
Euye. Celui ci encore, c’est quelle genre?
Il commence à me sourire, genre il est heureux.

[Moi dans ma tête, petite prière:
– Saigneur, je t’ai moi demandé une fille. L’autre ci c’est encore quelle qualité de malchance? Un homoserçuel?
Réponse du saigneur: Même de l’eau sale éteint le feu.
– Akiéé! Mon incendie là, si c’est pas de l’eau minérale, il va rester allumé et me consumer jusqu’à ma mort.]

Première conséquence, mon pantalon ne me serre plus. Perte de puissance puis fin des émissions sur la bande Fm.  L’olibrius en face de moi me mange des yeux et je l’entend me dire de sa voix la plus féminine possible “moi c’est Josepha, et mes amis m’appellent Jojo. Et toi?”.

Mon cerveau lui repond “moi c’est personne, d’ailleurs, je ne suis même pas ici. En ce moment je suis couché à la maison et je fais un rêve”… mais aucun son ne sort de ma bouche.  Je suis palapala, traumatisé, me dirige vers notre table et entend un grand éclat de rire général de mes amis.

Inutile de vous dire que je suis parti en les abandonnant  et nous avons fait cinq ans sans nous parler, tellement à chaque fois qu’ils me voyaient, ils se (re)mettaient à rire de ma demie expérience homoserçuel.

Donc, depuis ce jour là, j’ai appris une chose: Coller la petite c’est bien, mais il faut toujours “commencer par devant même si après, il faut rentrer (pas entrer) par derrière”. 😉

P.s Toute ressemblance avec des personnes ou faits ayant existé ne serait que pure coïncidence

Achille Assako
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JE DETESTE LES PANTHERES ET CINDY LAUPER

LES MES-AVENTURES DE SHOU ANN ALAÏ –

Nous sommes en 2015… et il y a des mots qui ont fait leur apparition dans notre vocabulaire.  On parle désormais d’araignées ou panthères pour désigner ces filles arnaqueuses du sexe ou du coeur qui écument nos villes.
Mais je vous le dis,  les panthères existent depuis la fin  des années 80.

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Voici l’histoire.

“C’était à New Deido. En 1987.
On venait de terminer le BEPC. J’étais un habitué du Djamboula,  un night club qu’on a appelé au début de la décennie 2010 “Georges 5”. (Pas Georges sein svp).
J’y avais fait la connaissance de Julienne, une go duala.  Vraiment nyanga. Elle m’aimait…
Si j’en crois les crêpes qu’elle m’apportait et tout ce qui se passait ensuite entre nous une fois que le crépuscule, mon complice tombait.

Le jour de son anniversaire, j’avais loué la sono. A l’époque il n’y avait pas d’ordinateur. Juste un ampli, un double -lecteur de cassettes,  un lecteur de disques de vinyle. En rappel, plus les baffles étaient “gros”, mieux on te considérait.

Revenons à Julienne.
Elle habitait à l’étage d’un immeuble. Un escalier étroit conduisait à la résidence de ses parents.
J’ai porté les trucs et tout le bazar sur la tête. Même quand tu vas “doter” une femme ewondo, tu ne souffres pas comme ça! J’ai transpiré. Des auréoles grosses comme celle du Christ ressuscité étaient apparues sous mes aisselles.

J’ai donc porté les baffles sur la tête. Julienne,  La bonne dame était encore au salon (de coiffure). Pour ses rastas.  Les fameux longs rastas des vacances que les filles arborent souvent.
Il y avait donc quatre gros baffles.  Des enceintes en langage soutenu. Le “pousseur” a refusé de m’aider dans cette partie du film.  Les gars du qwatt aussi. Je peux les comprendre.  Moi même, quand j’arrivais dans leur “secteur” en uniforme du collège Libermann, mes épaules dépassaient parfois  mes oreilles…

Après donc avoir porté les baffles ce fut la deuxième mort de mon charisme…
Avec le Dj, j’ai installé la sono, connecté tous les machins aux trucs, testé les chansons à diffuser plus tard.. Pour elle et moi, pour le moment fatidique, j’avais choisi un long et interminable slow de Fefe Bekombo…

Mais parlons de lui.
Lui avait avec une caisse et pas n’importe laquelle. La R25. La Renault 25. La voiture qui parlait.  Eh oui, Ça existait déjà. Mais c’était pas encore “versé” dehors.
Il avançait, et le chauffeur ( de son père sûrement) un chien comme ça! le suivait.
Il portait un gros carton estampillé Zepol (la boulangerie). Même la mère de la go est sortie de la cuisine à son arrivée. Elle m’a même demandé de baisser le volume de ma musique et accessoirement de me taire… Malchance.

Lui, on l’a installé dans le canapé. En cuir. Moi, je n’étais même pas derrière les platines. Vu que j’avais trouvé un gars pour pousser les disques. Dans ma tête, rien.  Mais alors absolument rien ne devait m’empêcher de “coller” la go Julienne le jour de son anniversaire. En attendant, j’avais été mis là, installé dans un coin comme un populis vulgaris.

Quand la panthère est arrivée, elle a fait bisou à son gars. A moi elle a dit:  “mon frère,  tu es déjà là? ”

Mon frère…
mon frèèère….
Mon frère????
Malchance!

J’avais des soeurs. Et pour que j’apporte de l’eau à boire à l’une d’elle, il aurait fallu que ma mère me regarde avec de gros yeux.
C’est là que j’ai commencé à comprendre.
Mais je n’y croyais toujours pas. Mettez vous à ma place. La fille qui l’avant-veille encore me faisait des choses que mon lointain passé de servant de messe m’interdit de raconter ici , m’appelait déjà… “mon frère”..??? Depuis quand les bulu comme moi sont frères aux duala?

J’ai senti que les choses se gâtaient quand le gâteau est arrivé. C’est à ce gars qu’elle offrit la première bouchée. Suivie d’un chaste baiser sur la joue. Un gars en jean (comme moi), mais avec des mocassins aux pieds (pas comme moi). Des Weston sûrement. Mac James en 1987?  Vous voulez rire… Face à des chaussures tchakass made by Bata, le match était perdu.
OK.  Ça me revient..

Pendant que je réfléchissais, on a eu le temps de manger, puis  le discours dit par Julienne. Elle en a profité pour remercier le gars pour tout son soutien. Pas un mot sur mon aide et ma transpiration …

Enfin, l’ouverture de la piste de danse arriva. Le gars avait sa Cassette chromée. Équivalente au blue ray disc actuel. Et déjà calée. Il a tendu les bêtises au Dj que j’avais engagé et payé. En précisant que c’était la face “B”. Et qui fallait mettre ça pour l’ouverture du bal.  Julienne et lui, seuls sur la piste lors du tour d’honneur.  Sans moi. Ni Fefe Bekombo et ses longues minutes de musiques.

Et c’est depuis ce moment que je déteste Cindy Lauper avec son “time after time”.”

 

 

Histoire originale de Constant R. Sabang.

Achille Assako
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LE PLUS VIEUX N’EST PAS LE PLUS ÂGÉ

Je vous le dis. Chaque jour, au lever du soleil on ne sait jamais  ce qui se passera dans mon quartier. Et en prêtant attention on verra des choses extraordinaires devenir extraordinairement banales.
L’affaire des âges des habitants du quartier des Crevettes ou Quatta dos Camaroes n’en finit pas de m’étonner. 

C’est ainsi que certains ont trois âges, celui d’origine, celui de l’école/des concours administratifs, et enfin celui des “papiers” pour les voyages hors du quartier.
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Ne me demandez pas comment c’est possible, parce que moi, j’ai un âge connu de tous et je vous rassure, c’est le bon. J’y suis bien obligé. Ma mère qui parcourt souvent mon Facebook est du genre “ndem” qui peut, alors que tout le monde sait que je fête mes trente ans, venir écrire sur mon mur  “Joyeux quarante troisième anniversaire, mon fils adoré. Marie – toi, tu te fais vieux!!!”. Il paraît que toutes les mamans bulu se ressemblent dans l’art de faire honte à leurs rejetons en public et comme je n’y tiens pas…

Mais tel n’est pas le cas de tout le monde dans mon quartier. On a même baptisé cette façon de tronçonner deux ou trois ans sur son âge réel “aller à Kumba”, Kumba étant mis pour un lieu situé dans la zone Sud Ouest du quartier. Mince!!! Cette pratique est devenue si banale que certains te demanderont ” tu as quel âge dans ton kumba” pour savoir quel (faux) âge tu as dans tes vrais (faux) papiers…

Ainsi, il y a quelques années, dans notre sport roi, un scandale ébranla les habitants du quartier. Des joueurs de notre équipe nationale de Songoball en conflit avec des journalistes “gombiste”avaient menacé de révéler au monde entier la liste des cadeaux en nature et espèces qu’ils étaient obligés de verser à ces journalistes “gombistes” pour avoir bonne presse. Les journalistes, eux, réagiront en menaçant de divulguer les VRAIS âges des joueurs de l’équipe des Chatons (in)domptables de Camaroes. Euye!!! Donc il y en a qui ont de FAUX âges dans leur VRAI Kumba? Hum…Toujours est il que l’affaire s’acheva par un coup de tête venu de Ngambe d’un des joueurs asséné à un des journalistes gombistes et la remise d’un chèque de 7 chiffres comme compensation de la bosse apparue sur le front de ce Bon(ey) journaliste impertinent. 
Et sincèrement, quand on voit certains joueurs de Songoball âgés de 29 ans donner en mariage leur fille de 25 ans… il y a de quoi avoir un doute. Là, c’est pas couteau de table qu’on utilise pour couper âge, c’est tronçonneuse !!!

Ensuite, si dans mon quartier ces exemples sont visibles chez l’homme de tous les jours alias Camaroes Populis Vulgaris, il n’en demeure pas moins vrai que l’âge, chez ceux qui ont le privilège de diriger le quartier de Camaroes est un sujet parfois renversant. 

Tenez par exemple, le Grand Paolo, notre chef de quartier est né en (vers) 1933. Il a donc 82 ans dans son Kumba. Et nous dirige depuis 1982… Et il y a quelques temps, il a perdu sa belle – mère née en 1953 donc de 20 ans sa cadette(cf notre chronique De l’Exagération). Le Grand Paolo pouvait donc être le père de sa belle-mère alors maire de sa contrée.   On se souvient qu’ emporté par ses sentiments, il la fit enterrer dans son village à lui. Sacrilège.  j’avais promis de ne plus parler de cette affaire . mais…

L’histoire ne s’arrête pas là.  Il y a encore quelques jours décédait une personne très chère à Grand Paolo. En effet, la mère maire de l’arrondissement de Douala Sain a perdu la vie lors d’un accident de circulation. Alors que nous attendions avec impatience, joie et allégresse que ses obsèques se déroulent comme de coutume chez le chef Paolo, il a déjoué tous les pronostics en les délocalisant à l’ouest du quartier. Notons que  cette femme enjouée née en 1949 était la fille de l’épouse du chef Paolo et avait pour habitude de l’appeler “Notre Maman”, bien que cette dernière soit née en 1970.
Récapitulons donc.  La maire mère née en1949 est la fille de l’épouse du chef née en 1970 qui elle même est la fille de la maire belle-mère du chef née en 1953.  Yeuch… Le Camaroes c’est le Camaroes… Les crevettes sont les crevettes et le Kumba c’est le Kumba.

En tout cas, on voit que la même année ou presque, l’épouse du Grand Paolo a perdu sa mère âgée de 61 ans et sa fille âgée de 66 ans… Akieee!!!

; Conclusion, dans le quartier de Camaroes; ce n’est pas le plus âgé qui est le plus vieux. Les Kumba en témoigneront.

Et toi, cher lecteur, dis nous la vérité.  Es tu passé par Kumba?

PS.: Toute ressemblance avec des personnages ayant existé ne serait que pure coïncidence.

Achille Assako
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DIS MOI QUELLE EST TA LISTE..?

Faire partie de la population de mon quartier réserve parfois des avantages mais aussi de menus inconvénients. 
C’est ainsi qu’en observant les faits et gestes des habitants, on se rend compte que les relations entre eux sont régies par des codes dont le plus visible est l’appartenance à une liste.

Dès le bas âge, dans la liste de classe, il y en a qui comme moi subissent la torture d’être appelés en premier par un maître en colère après un réveil conjugal difficile pour subir une interrogation orale juste parce que leur nom commence par A. Grrrrrr. Privilège pourtant refusé aux enfants nommés… Zidane, Zorro ou Zamba.. et qui, faute d’être interrogés après les 125 premiers noms de la classe… finissent sportifs, milliardaires, personnages de cinéma ou simplement. .. Dieu.

Alors, plus tard et devenus plus grands, on a le choix entre s’inscrire (par degré) de force sur une liste, ou s’y retrouver (de gré ou) de force à cause du bon vouloir du chef suprême des dresseurs de listes, le grand Paolo, chef du quartier des Crevettes himself, toujours “chaud gars” depuis 32 ans.

C’est ainsi que quelques listes sont devenues célèbres dans mon quartier et parmi celles dans lesquelles il faut user de (beaucoup de) force pour se retrouver nous avons:

– Les liste de motions de soutien qui sont aussi jumelles aux listes du parti lors des élections dans le quartier.  Ici le poids de ta bourse mais aussi le nombre de triples zeros alignés après un chiffre superieur à un (1) sur le chèque y afférant détermineront ta place sur la liste. Et il vaut mieux se retrouver à la tête ou tout près du sommet, sachant que Paolo n’a plus vraiment la force de lire vos bêtises là.

– Les listes électorales.  Dans mon quartier, si ton nom apparaît sur ces listes, tu dis “Alléluia! Paolo est vivant!!!” et tu peux donc espérer voter. Sinon, le jour du vote… hum, c’est par degré de force que ton vote sera effectué. Mais néanmoins, notons que tes ancêtres décédés s’y retrouveront allègrement et pourront même voter. Les morts ne sont pas morts.

– Les listes d’admission aux Grandes Ecoles du quartier. Ici, tes concepts de mérite intellectuel, il faut oublier. Un coup de fil bien ajusté ou un chèque estampillé équilibre régional arrange toute tes affaires. D’ailleurs même, monsieur Jacques, le Fame gérant de ces affaires pour le compte du Grand Paolo peut réussir à faire admettre plus d’admis que de places disponibles. Rien à cirer, il n’est qu’une créature et ne rend compte qu’au créateur, le grand Paolo, éternel à ses yeux pour des siècles et des siècles. 

– Les listes de joueurs de songo ball, notre chère (oui, vu ce qu’elle nous coûte) et (peu)vaillante équipe des chatons (in)domptables de Camaroes. Ici, ton prénom du genre Clinton peut disparaître entre deux mi temps si tu ne te rapproches pas du coach Vol’Coeur Finkeu le bien nommé. Mais aussi, même quand tu es très sûr de ta présence dans l’équipe, des gens qui n’ont pas le droit de publier des listes se hâteront d’oublier ton nom pour le remplacer par celui d’illustres inconnus. Monsieur Joseph du comité d’anormalisation de la Fecafourbe en charge du Songoball, avec ses fourberies le démontre à suffisance.

Pour ce qui est des listes dont on fait partie de gré ou de force, nous en avons recensé quelques une des plus marquantes.

– La liste des homosexuels et francs maçons hauts placés du quartier dressée par nous, les gars qui passons nos journées à taper les divers sous l’arbre au centre du quartier… A propos de cette liste là. .. hum.. il est mieux que je me taise. Si j’en parle, mes amis regroupés sous l’arbre à palabres pourraient vite devoir lire mon oraison funèbre et ma mère va perdre le seul espoir de sa vie depuis près de quarante ans.

– La liste des “kapo”, ces personnalités haut placées du quartier. C’est chaque 20 Mai, lors de la fête annuelle que donne le grand Paolo dans sa villa des sept collines qu’on sait qui est qui. Mais parfois… il se glisse une erreur, un oubli dans la liste. C’est ainsi que certains qui n’auraient pas du, se retrouvent a diriger les entreprises du grand Paolo dans le quartier. En son temps, un Luc René perdit le poste de chef de la police du quartier qui lui était destiné au profit de Luc (tout court), un retraité paisible. Certains, bien que morts sont même promus à des postes de responsabilité. Nominations à titre posthume. Je vous ai dit que les morts ne sont pas morts.

– une autre liste intéressante est celle des  “éperviables”, ces victimes potentielles des actions coups de poings de Grand Paolo contre les gestionnaires peu orthodoxes de ses entreprises. Je vous parlais dernièrement de celui qui géra un moment la Six Yards Tv, Père Germain, ci- devant (autre) fils de l’immaculée conception et frère du juif qui marcha sur de l’eau (liquide) et transforma ladite eau en vin rouge…Eh bien… Père Germain était sur cette liste, comme des dizaines d’autres qui ont fini par faire penser qu’en se retrouvant dans la liste des kapo du quartier le 20 Mai, leur nom finira par se retrouver dans la liste des “éperviables”.

Alors voilà. .. cher lecteur assidu. Tu sais tout ou presque des listes de mon quartier des crevettes.  Au fait j’oubliais.  Moi même, mon nom est dans la liste de ceux qui écrivent des bêtises sur les autres tous les jours en s’asseyant sous l’arbre au centre du quartier. Et toi, ton nom est sur quelle liste?

P.S. : Toute ressemblance avec des faits ou personnes ayant existé ne serait que pure coïncidence.

Achille Assako
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DES TRAUMATISMES

Voici l’histoire de ce jour.

Dans mon quartier, les personnages les plus intéressants sont aussi souvent les plus en vue. Par “en vue” ici, comprenez qu’ils font tout pour être vus et remarqués.  Ne pensez pas qu’il s’agisse toujours de se faire remarquer de façon positive du genre ” il est très intelligent comme son père mais paresseux comme sa mère”, non… Il s’agit généralement de ce genre de tape-à-l’oeil qui fait mal aux yeux de ceux qui regardent que leur dernière crise de conjonctivite ( ou #Apollo en langage de mon quartier) leur revient brutalement en memoire.

J’aimerai vous parler de l’un de ces personnages aujourd’hui.  Il a le sens de l’amour de son prochain,  il a le rire constant, il a le chic pour se vêtir de boubou et vous faire attendre avec impatience sa prochaine prise de parole… lui, c’est le reponsable de tous les traumatismes communicationnels de notre quartier… Notre spécialiste de la criée, dédié à vendre tout et n’importe quelle camelote aux habitants du quartier des Crevettes, porte voix d’une idéologie cinquantenaire léguée par notre ancien chef de quartier Baba Toura, et chantre de toutes les grandes  réalisations inexistantes de son employeur actuel le Grand Paolo… Oui, vous l’avez compris, je veux parler de Issa Trauma.

Avant que le grand Paolo ne le recrute (pour une deuxième fois après un premier essai non concluant!), il travaillait sur un mémorandum des gars de sa zone située au nord du quartier des crevettes. Dans ce document, ils disaient que la gestion de la zone nord du quartier leur etait défavorable. Termes traduits de ceci : “walaï, nous ne sommes pas contents. Ziniversités dans Nord, il n’y a pas. Zopital… heu…to dans Nord, il n’y a pas. Même li route, on cerce, on ni trouve pas. Tout ce qu’on trouve, c’est bili bili, c’est séceresse, c’est zinondations. Donc Aladji Paolo, si ti ne donne pas nous ces çoses, on va mal fassé contre toi…”

Le Grand Paolo a cerné le problème et a décidé qu’il était temps que les choses changent dans cette zone.  Il a donc nommé Issa Trauma au poste de PPDA, “PaPa Douala Actif” chargé des PB (pompeux bavardages) et de la promotion personnelle des occupants de la villa des Sept Collines.

Depuis lors, Issa Trauma prend son rôle de PPDA très au sérieux. Un gars est surpris par la mort alors qu’il actionnait vigoureusement les manivelles de la fornication avec une jeune fille de 17 ans, PPDA Trauma va parler. On insulte notre quartier sur les antennes des médias des quartiers voisins, PPDA Trauma va insulter l’insulteur en lui faisant bien savoir que notre quartier est jaloux de sa position de sous développé et très endetté.. Et si d’aventure il s’agit de commenter une action de près ou de loin liée au Grand Paolo, alors, mes chers amis vous êtes morts jusqu’à vous décéder (hein?).

Car a la réalité, PPDA Issa Trauma traumatise tous ceux qui osent regarder d’un oeil différent son grand (amour) Paolo. Au point de le citer dans chacune de ses interventions, soit sur la Six Yards Tv (appartenant à Grand Paolo) soit devant les journaleux des quartiers voisins qui ne manquent pas de tancer le mode de gestion à vue du quartier et les absences répétées de Grand Paolo qui aime à profiter de sa résidence secondaire (et pas seulement) dans le quartier Suisse de la ville.

Exemple.

Question:
Pourquoi jusqu’à présent il y a des problèmes d’eau dans le quartier?

Réponse:
Votre question me démontre à moi le PPDA de ce quartier que vous ne vous limitez qu’à une observation superficielle de cette situation qui a déjà été prise en compte par le Grand Paolo avant même qu’elle ne survienne.  Le Grand Paolo dans son amour ineffable pour son quartier a ordonné que tous ceux qui manquent d’eau lui écrivent.  Et par ma voix, d’avance, je voudrais le remercier pour cette marque de sollicitude et de bienveillance qui fait de lui un homme philanthrope et parfaitement à même de diriger ce quartier. Vous le savez, il y a des mauvaises langues qui estiment que le Grand Paolo n’aime pas la démocratie et la paix. A tous ces pourfendeurs de notre Grand Paolo qui ne cesse de nous demontrer qu’il est notre meilleur choix, j’aimerai préciser que même ma nomination est due à l’esprit de visionnaire qui anime cet homme, que dis je, ce Dieu qui permet que librement je vous parle de lui en des termes aussi élogieux”.

Yess PPDA Trauma… L’art du traumatisme ça te connaît. 

J’ai juste une question: Les problèmes que tu denonçais à l’époque du “walaï, nous ne sommes pas contents…” ont tous été réglés? …Non? Ahh… J’oubliais.  La bouche qui mange ne parle plus. Sauf si on lui ordonne de parler en bien de celui qui la nourrit.

Bon appétit alors PPDA. Mais sache que tout repas a une fin et que la faim bien vite reprendra ses droits. Tout comme tous les traumatismes y liés.

Ps: Toute ressemblance avec des faits ou personnes ayant existé ne serait que pure coïncidence.

Achille Assako
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ON NE FRAPPE PAS UN HOMME A TERRE

Voici l’histoire de ce jour.

Dans mon quartier , il arrive parfois des événements qui laissent dubitatifs. A peine tu émerges de ton sommeil bercé par les coupures d’électricité, tu ouvres grands les yeux et tu ne peux manquer de te demander si tu as bien fait de laisser que ton nombril fut enterré dans ce bled. Quoiqu’on ne t’aie jamais demandé ton avis à l’époque.

Je vous ai précédemment dit que quand l’actualité est calme, notre chef de quartier le Grand Paolo actionne un ou deux leviers et nous donne matière à discussion pendant de longs jours sous l’arbre à palabres au centre du quartier… C’est ainsi que gaiement l’autre jour, nous devisions sur la disparition subite de la circulation de la jeune Nathalie qui n’ avait pas supporté que le fils de Samuel mon voisin demande la main de Georgette… lorsque nous avons appris que nous nous appelions désormais tous Charlie.

Euye !

Comment etait ce possible? En fait, les habitants du quartier des ancêtres non loin de la Sarkozie gauloise avaient eu un gros soucis. Plus d’une dizaine parmi eux venaient de se faire tuer au centre de leur quartier et ils avaient en point commun de travailler pour Charlie Yepdo, un dessinateur satirique qui tirait sur tout et tous, s’attirant ( c’est le cas de le dire) les pires inimitiés parmi les plus halal des intégristes qu’on connaisse.
Charlie Yebdo avait déjà vu sa maison detruite (parce qu’il avait, dit-on charié la charia) dans un incendie criminel et les pyromanes avaient promis revenir. Ce dessinateur qui avait donc dessiné (c’est son rôle il paraît) le diable sur ses murs se savait menacé. Cette fois, les mecontents ont donc fait fort. Au point qu’en quittant les lieux ils ont abattu de sang froid un policier qu’ils avaient blessé par balle. Fichtre. ON NE TIRE PAS SUR UN HOMME A TERRE. On l’aide a se relever !!! Un courage de sanguinaire qui leur a valu d’être pourchassés puis abattus.

Su ces entrefaites, le chef de quartier, le grand Paolo avait décidé de répondre à mes voeux (vous en souvenez non? Je lui avais dit qu’il avait fait trop de blabla éloigné de la vérité lors de son discours de fin d’année. ..) et à convier tout les VIP du quartier des Crevettes à sa villa des sept collines. Comme ma lettre de voeux ne lui avait pas plu, je ne fus pas invité et du suivre la cérémonie depuis l’extérieur de la villa un les écrans géants qui diffusaient sa chaîne, la Six Yard Tv comme tous les petits ” gratteurs” du quartier qui ne devaient point côtoyer le gratin du quartier des crevettes… Et là. .. stupeur… je vis le grand Michel Mobutu, vice président de l’Assemblé des Danceurs Professionnels et Chanteurs (ADPC) qui après avoir salué le grand Paolo s’étala de tout son long… Oups. La boulette que voilà!.

Alors de deux choses l’une.

– Soit la poignée de main du grand Paolo fut électrisante et dans ce cas, ceux qui pensent que ce vieil homme se maintient à la chefferie du quartier depuis 32 ans grâce à sa GP ( Grimbah Pawa dont le nom scientifique est Mysticus Camerounium Commandum Ecorcus), un atout non négligeable face à tous les apprentis sorciers ennemis de notre démocratie bananière dans ce quartier

– Soit la présentation des voeux était en fait une présentation des vieux… et le grand Michel Mobutu venait simplement de montrer qu’il rentrait dans ce casting qui lui permettrait de jouir (enfin) d’une retraite bien méritée.

A chacun son idée. Mais ce qui à mon sens est choquant c’est l’absence de réaction du grand Paolo devant la chute de son obligé Michel Mobutu. Pas un geste. Rien. Aucune émotion, même feinte. Devant un homme âgé en difficulté, toute personne normalement constituée se serait jetée pour l’empêcher de tomber ou pour l’aider a se relever… Je pense que devant pareil incident, une plainte pour non assistance à personne âgée en danger ne serait pas de trop. Paolo …On ne se moque pas d’un (vieil) homme a terre. On l’aide à se relever!!!

Je me serai arrêté là si je n’avais pas saisi une image un peu extraordinaire à la fin de la cérémonie chez notre chef de quartier. Passant à la télé, le chef d’un quartier voisin qui s’était rendu en Sarkozie Gauloise pour rendre hommage aux employés de Charlie Yepdo était ému. Dans un cortège silencieux, Il a tout seul et comme un grand, pleuré. Toutes les larmes de son corps sont sorties, lui, le chef Yaya Bonnui du quartier de Coton Noue. Il semblait se demander: “pourquoi ? Pourquoi c’est à Yepdo que ce genre de catastrophe arrive et dans le quartier de nos ancêtres? Pourquoi ce sont ces dessinateurs d’un journal que je ne lisais même pas qui se sont fait tuer? Pourquoi ce ne sont pas mes opposants, ces gars qui ne savent ni dessiner ni s’opposer qui ne se sont pas fait tuer?… Yaya Bonnui a tellement pleuré que cela a fait rire tous ceux qui s’appelaient Charlie… un comble. Mais à la vérité, Yaya était mal et était frigorifié. C’est le froid et la brise glaciale de l’hiver gaulois qui firent couler ses larmes de béni noir.
Paolo s’est moqué. Vilain! On ne se moque pas d’un homme atteint (dans son amour pour ses ancêtres), on lui témoigne de la compassion… D’ailleurs, toi le moqueur, souviens toi que le chef de la Sarkozie gauloise ne t’avait même pas invité pour pleurer Charlie Yepdo.

Assia Paolo.

Achille Assako
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